La sociologie de la déviance est une branche de la sociologie qui se concentre sur l'étude des comportements qui s'écartent des normes sociales établies. Ces comportements, qualifiés de déviants, peuvent inclure des actes criminels, mais aussi des actions moins sévèrement sanctionnées, comme certaines pratiques sociales ou culturelles. Cette discipline examine également les réponses de la société face à ces comportements, notamment à travers des mécanismes de contrôle social, qu'ils soient formels, comme les lois, ou informels, comme les normes culturelles.

Parmi les concepts clés de cette discipline, on trouve la stigmatisation et le contrôle social. La stigmatisation se réfère au processus par lequel des individus ou des groupes sont étiquetés comme déviants, ce qui peut entraîner une marginalisation sociale. Le contrôle social, quant à lui, englobe les moyens par lesquels la société cherche à réguler les comportements pour maintenir l'ordre social. Ces mécanismes peuvent être observés dans divers contextes, allant des interactions quotidiennes aux politiques publiques.

Deux théories majeures éclairent la compréhension de la déviance sociale. La théorie de l'étiquetage, développée par Howard Becker, met en avant le rôle des processus de labellisation dans la construction de la déviance. Selon cette théorie, ce n'est pas l'acte en lui-même qui est déviant, mais la manière dont il est perçu et défini par la société. Par exemple, les consommateurs de cannabis ont été historiquement stigmatisés, mais cette perception évolue avec les changements sociaux. La théorie de la tension, proposée par Robert K. Merton, analyse comment les pressions sociales, telles que l'écart entre les objectifs valorisés par la société et les moyens légitimes pour les atteindre, peuvent conduire à des comportements déviants.

En conclusion, la sociologie de la déviance offre une perspective approfondie sur les dynamiques sociales entourant les comportements déviants et leur traitement par la société. Elle permet de mieux comprendre comment les normes sociales sont établies, contestées et modifiées au fil du temps. Les exemples contemporains, tels que les mouvements pour la légalisation du cannabis ou les droits des LGBTQ+, illustrent comment les perceptions de la déviance peuvent évoluer, mettant en lumière le rôle des processus sociaux dans la définition et la redéfinition des normes.